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Joe Biden entre en campagne à 80 ans pour un second mandat présidentiel, malgré les interrogations sur son âge

L’image d’ouverture est celle de l’assaut contre le Capitole, donné par les partisans de l’ancien président, Donald Trump, le 6 janvier 2021. Le premier mot prononcé : « Liberté ». Ainsi débute la vidéo de trois minutes dans laquelle Joe Biden a officialisé, mardi 25 avril, sa candidature à sa propre succession, en 2024. Il ne s’agit guère d’une surprise, le président démocrate ayant indiqué son intention de se représenter à plusieurs reprises ces derniers mois. Mais cette forme solennelle constitue une accélération du calendrier politique.
Certains analystes estimaient que Joe Biden pouvait attendre l’été avant de se lancer. La volonté de ne pas entretenir un faux suspense, de mettre son propre camp en ordre de bataille et de commencer sans tarder les levées de fonds – pour une campagne qui s’annonce comme la plus coûteuse de l’histoire – l’a emporté.
La vidéo ne parle que de valeurs et de démocratie, de « bataille pour l’âme de l’Amérique », sans un mot pour l’économie. Elle promet une forme de continuité, de stabilité rassurante contre le risque de chaos incarné, selon le président, par le camp républicain. Les mots employés – droits, honnêteté, dignité, respect, égalité… – se veulent tous en contraste avec le vocabulaire en vogue dans la droite MAGA (« Make America Great Again », selon le slogan de Donald Trump), devenu le pivot du Grand Old Party.
« Rien de plus sacré » que la liberté individuelle, dit Joe Biden dans son clip. Or cette liberté est menacée, selon lui, par le monde MAGA, « réduisant la sécurité sociale pour laquelle vous avez cotisé toute votre vie, tout en réduisant les impôts pour les plus aisés. Dictant aux femmes quelles décisions de santé elles peuvent prendre, bannissant les livres, disant aux gens qui ils peuvent aimer. Tout cela en vous rendant plus difficile la possibilité de voter ».
Le premier argument de Joe Biden, pour 2024, avec la vice-présidente, Kamala Harris, une nouvelle fois à ses côtés, sera donc le même qu’en 2020 : le rejet de l’adversaire. Le taux d’approbation du président dans l’opinion publique demeure assez bas – autour de 40 % – et un pessimisme domine au sujet de l’orientation générale du pays.
Le clip de campagne fait des allusions claires à l’électorat féminin, avec la question explosive de l’avortement, aujourd’hui en dispute dans de nombreux Etats, ainsi qu’aux électeurs noirs. On y voit notamment des images de Ketanji Brown Jackson, la juge afro-américaine qu’il a nommée en février 2022 à la Cour suprême.
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